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Dans ce contexte, le sens de repérer n’est pas loin d’être synonyme de trouver ou de découvrir, et isolés suggère, à notre imaginaire de «civilisés», presque automatiquement inconnus.
Les deux ultimes tribus réellement inconnues ont été découvertes en 1988, en Colombie, les Nukak Maku, et en 1989, au Brésil, les Zo’e, dont la caractéristique est d’avoir la lèvre inférieure percée par un gros morceau de bois cylindrique.
Les ethnologues Jorge Restrepo et Dominique Gallois, qui furent dépêchés par les autorités de leur pays pour les étudier, constatèrent que ces Indiens inconnus avaient déjà eu des contacts plus ou moins épisodiques, depuis longtemps, avec des missionnaires évangéliques de l’église protestante américaine New Tribes Mission, très active en Amazonie, qui avaient jalousement gardé le secret leur découverte.
Concernant les Nukak Maku, leur rencontre avec «l’homme blanc» a été antérieure à l’arrivée de ces missionnaires. Les premiers «civilisés» qu’ils ont vus, sans doute au début des années 1960, ont été des guérilleros, leur territoire se trouvant au cœur de ce qui allait devenir le sanctuaire des Farc, dans le département de Guaviare, là où a été détenue Ingrid Betancourt. Estimés à quelque trois cents individus, la moitié d’entre eux, chassés par la guerre, croupissent dans un campement appelé Aguabonita(«eau belle») dans la banlieue du chef-lieu du département San José de Guaviare, à 400 km au sud-est de Bogotá.
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