Serait-il vraiment impossible ?
Continuer à imaginer de nos jours que des êtres humains puissent vivre cachés au plus profond d’une jungle n’a pas le moindre fondement car, au plus profond de la jungle, la vie humaine y est impossible, tout simplement parce qu’on y meurt de faim et de soif.
Au cœur de l’Amazonie, c’est le règne de la pourriture, de l’humus, des insectes, de quelques reptiles. La vie humaine n’y est possible que sur les berges des rivières. Or, celles-ci avaient toutes été explorées à la fin des années 1950 et, par la même occasion, à l’exception des Nukak Maku et des Zo’e, toutes les tribus avaient été dûment recensées.
Quant aux groupes dits «isolés», comme le souligne l’anthropologue mexicain Rodolfo Stavenhagen, «ce ne sont pas des populations non contactées par la civilisation mais des groupes qui ont fui ce contact et renoué avec leur vie ancestrale». Souvent pour des raisons de survie, et notamment de consanguinité, tôt ou tard, ces Indiens isolés rejoignent le tronc principal de leur tribu pour, peut-être, s’en séparer une nouvelle fois plus tard.
Les conditions de vie en Amazonie rendent impossible les grosses concentrations humaines. Ainsi, les Xavantes, qui sont à peu près 10 000, se répartissent en quelque soixante-dix petits groupes d’une centaine d’individus, éparpillés sur un vaste territoire, donc forcément isolés les uns des autres. En fait, l’isolement dans les civilisations indiennes d’Amazonie n’est pas l’exception, mais la règle.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire