Affichage des articles dont le libellé est Guarani. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Guarani. Afficher tous les articles

Comment vivent-ils ?

C'est au Brésil que l’on trouve le plus grand nombre de groupes non contactés au monde, probablement plus d’une cinquantaine.

Actuellement les Indiens du Brésil constituent des sociétés très diverses, vivant dans des environnements aussi variés que des forêts tropicales humides, des savanes, des forêts d’épineux ou des déserts.

Leur expérience de contact avec les Européens est également très variée : certains d’entre eux, comme les Guarani des terres arides du sud du Brésil, sont en contact avec les Blancs depuis 500 ans; d’autres ne le sont que depuis très récemment; enfin certains groupes demeurent encore isolés – c’est au Brésil que l’on trouve le plus grand nombre de groupes non contactés au monde, probablement plus d’une cinquantaine.

La plupart des Indiens du Brésil vivent de chasse, de pêche, de cueillette, et d’agriculture itinérante. Seuls les groupes non contactés comme les Awá et les Maku d’Amazonie sont totalement nomades et vivent exclusivement de chasse et de cueillette.

Source : Survival.

Aujourd'hui

350 000 Indiens répartis en 200 groupes dispersés.

Cinq siècles de massacres, de tortures, de maladies et d’exploitation ont ravagé cette population indigène.

Aujourd’hui, le Brésil ne compte plus que 350 000 Indiens répartis en 200 groupes dispersés dans toutes les régions de ce vaste pays.

Ils parlent un grand nombre de langues issues de différentes familles linguistiques; 110 langues indigènes du Brésil ont moins de 400 locuteurs. La taille des groupes varie de dizaines de milliers d’individus – pour les Yanomami et les Guarani – à quelques dizaines seulement – pour les Akuntsu et les Kanoê.

Source : Survival.

Ave Maria Guarani

Ave Maria Guarani
Gabriel's Oboe

Musique de Ennio Morricone, du film "The Mission", avec Robert De Niro et Jeremy Irons.

Ce film montre la crise entre l'Eglise, Espagne et Portugal dans la conquête de l'Amérique du Sud.

Mostra de Venise - Birdwatchers

65e Mostra de Venise :
le sort d'une population amérindienne émeut la Mostra

VENISE (AFP) — La lutte des Indiens guaranis pour exister au sein de la société brésilienne et le désespoir qui les mène au suicide dans les réserves où ils sont forcés de vivre a ému la Mostra avec "Birdwatchers", entré en compétition pour le Lion d'or lundi.

Le long-métrage, en compétition pour le Lion d'Or, évoque le sort des Amérindiens parqués dans des réserves au Brésil et victimes d'une série de suicides en raison de leur existence les empêchant de vivre pleinement leur culture et traditions.

Un film émouvant qui devra également affronter "Milk" des Turcs Semih Kaplanoglu et Melih Selçuk, qui suit le parcours d'un petit garçon, poète à ses heures perdues.

Treize des 21 films en lice pour les prix remis le 6 septembre 2008 par le président du jury, le cinéaste allemand Wim Wenders, ont été dévoilés.

Peu d'entre eux ont séduit, cette 65e édition s'avérant à ce stade plutôt décevante, estiment nombre de critiques.

Lundi, le film d'animation "Ponyo on the cliff by the sea" du Japonais Hayao Miyazaki, arrivait en tête des avis positifs, tant des critiques que du public, compilés par Ciak, le magazine du festival.

Troisième des quatre films italiens en compétition cette année - ce qui en fait une sélection trop "nationaliste", a critiqué l'hebdomadaire allemand Der Spiegel -, "Birdwatchers", de l'Italo-argentin Marco Bechis, a été bien reçu.

Une barque glisse en silence sur une rivière, au coeur d'une forêt du Mato Grosso du sud, à la frontière entre le Brésil et le Paraguay.

Des touristes y observent aux jumelles un groupe d'Amérindiens, le visage peinturluré de rouge et l'arc à la main, sur la rive.

Ils se dévisagent en silence, puis les Amérindiens s'en retournent dans la forêt... où ce petit numéro ethnographique est rétribué, tandis que les peintures rituelles disparaissent sous des jean's et des tee shirts.

Cette scène liminaire donne le ton: "Birdwatchers" montre l'envers de l'exploitation, mais aussi la fascination réciproque qui, dans la région, lie les Guaranis aux descendants de colons aujourd'hui propriétaires de vastes exploitations de soja transgénique.

Le film suit la révolte menée par le chef Nadio (Ambrosio Vilhalva) qui après le suicide de deux adolescentes, décide de retourner avec quelques familles, sur la "terre des ancêtres".

Ils campent le long d'une vaste propriété terrienne ou fazendeira, et sont bientôt surveillés jour et nuit, par un employé armé.

Evitant tout manichéisme, Marco Bechis dépeint finement le face-à-face qui s'instaure, fait d'intimidations et d'esquives mais aussi de tentatives d'approche, en particulier l'idylle entre Osvaldo (Abrisio Da Silva Pedro), l'apprenti shaman, et la fille du propriétaire.

Il montre l'impasse où se trouve une population privée de la forêt, aujourd'hui rasée, qui lui permettrait de vivre selon leur culture ancestrale.

La musique baroque du film a été composée au XVIIIe siècle par un missionnaire jésuite venu christianiser les Guaranis, a expliqué le cinéaste, qui a enquêté avec le concours de l'ONG Guarani-Kaiowa Survival.

"Les Guaranis-Kaiowa ont survécu à l'un des plus grands génocides de l'Histoire", a affirmé Marco Bechis, auteur en 1999 de "Garage olimpo" qui évoque les tortures perpétrées par la dictature argentine (1976-1983).


Lundi la Mostra a découvert deux autres films en compétition.

"Milk" des Turcs Semih Kaplanoglu et Melih Selçuk, suit Yusuf, un garçon doué pour la poésie qui vit avec sa mère veuve et l'aide à faire des fromages, à la campagne.

Lent et très inégal, "Milk" a découragé une partie de l'audience, déjà clairsemée, de la projection de presse, en multipliant les plans "auteuristes": mise au point volontairement floue, éblouissante lumière électrique en gros plan pendant plusieurs minutes...

L'Américain "Vegas: based on a true story" d'Amir Naderi, suit la dérive d'une famille modeste de Las Vegas, persuadée d'avoir un trésor enfoui dans le jardin. Cette petite tragi-comédie originale se prêtait davantage à un court-métrage.

Source: AFP, CinéActu et Moncinema.

Le droit à la terre


Seulement un peu plus de la moitié des territoires indigènes ont été ratifiés par le gouvernement et environ 20% n'ont même pas été identifiées ou ne sont qu'au premier stade de l'identification, en violation flagrante avec la Constitution du Brésil qui stipule que tous les territoires indigènes devaient être reconnu au 31 octobre 1993.

Plusieurs milliers d'Indiens vivent confinés dans des réserves surpeuplées, coupés de leurs terres ancestrales et sans aucun moyen d'assurer leur subsistance. Cette situation a conduit à des conflits internes qui se traduisent par le suicide, l'homicide et un très fort taux d'alcoolisme.
La plus tragique réaction à la spoliation de leurs terres et au déplacement forcé est l'exceptionnel taux de suicide qui sévit parmi les plus jeunes. Entre 1986 et 1999, 304 suicides ont été enregistrés dans les communautés guarani. Plus de 1% de la population guarani a volontairement mis fin à ses jours, ce qui représente le taux de suicide le plus élevé au monde.

Source : Survival International France -
www.survival-international.org

Guarani


Les Guarani sont parmi les premiers peuples contactés par les Européens à leur arrivée en Amérique du Sud il y a plus de 500 ans. Environ 30 000 au Brésil, ils représentent la plus nombreuse population indigène du pays; d'autres Guarani vivent en Argentine, au Paraguay et en Bolivie.

Les Guarani ont terriblement souffert du vol de presque toutes leurs terres, des milliers d'entre eux sont maintenant entassés sur de très petites parcelles, de plus en plus cernées par les fermes d'élevage et les plantations.

La terre dont ils disposent n'est pas suffisante pour qu'ils puissent subsister de leurs activités traditionnelles: la chasse, la pêche et l'horticulture. Ce qui cause leur exploitation, par les fermiers et les propriétaires, comme main-d'oeuvre bon marché.

Cette situation a conduit à de graves dépressions et une vague de suicide dans les communautés : 320 Guarani se sont suicidés entre 1986 et le début de l'an 2000, le plus jeune n'étant âgé que de neuf ans.

Les Kaiowá, l’un des trois groupes guarani, ont résisté au contact avec les colonisateurs pendant plusieurs siècles, trouvant refuge dans les forêts luxuriantes de la région. En 2003, son leader Marcos Veron a été frappé à mort par des hommes de main à la solde des propriétaires terriens lorsque la communauté, après de nombreuses tentatives, était retournée sur la terre dont elle avait été expulsée dans les années 1950.

Les membres de la communauté occupent actuellement une petite fraction de leur territoire depuis que le tribunal a décidé qu’ils pouvaient y rester jusqu’à ce que la Funai ait légalement ‘identifié’ la zone.

Peu de temps avant sa mort, Marcos avait déclaré : ‘Cette terre représente ma vie, mon âme. Si vous m’éloignez de ces terres, vous m’ôtez la vie’.

Source : Survival International France - www.survival-international.org

Démographie


On estime que 5 millions de personnes représentant au moins 1000 groupes vivaient au Brésil lorsque les Européens y débarquèrent en 1500. Cinq siècles de massacres, de tortures, de maladies et d'exploitation ont ravagé cette population indigène.

En moyenne, une tribu a disparu tous les deux ans durant le XXe siècle.

Réduits à environ 100 000 personnes à la fin des années 1950, les Indiens au Brésil sont aujourd’hui près de 350 000, répartis en 200 groupes dispersés dans quasiment toutes les régions de ce vaste pays, parlant un grand nombre de langues issues de différentes familles linguistiques.

Il n'existe pas de recensement officiel spécifique des Indiens du Brésil. Les estimations les plus récentes proviennent d'organisations gouvernementales (comme la Funai) ou non gouvernementales. Les estimations oscillent ainsi entre 345 000 personnes (Funai) et 399000 (Funasa, Fondation nationale de la santé). Il faut ajouter à ces chiffres les Indiens urbanisés, mal connus des institutions, estimés entre 100 et 350 000 personnes.

Les Indiens du Brésil représentent donc entre 0,2 et 0,4% de la population totale brésilienne.

La population amérindienne du Brésil compte plus de 200 ethnies :

- Une quinzaine compte moins de 50 membres, parfois même une dizaine seulement.

- Il y a au moins 50 groupes d’Indiens non contactés au Brésil, plus que partout ailleurs dans le monde
- L'immense majorité (plus de 70%) compte moins de 1 000 personnes

- Seuls sept peuples représentent plus de 10 000 personnes (entre autres les Yanomami) dont trois plus de 20 000 personnes : les Kaingang, les Tikuna et les Guarani.

Leur expérience de contact avec les Européens est également très variée : certains d'entre eux, comme les Guarani des terres arides du sud du Brésil, sont en contact avec les Blancs depuis 500 ans; d'autres ne le sont que depuis très récemment; enfin certains groupes demeurent encore isolés.

La plupart des Indiens du Brésil vivent de chasse, de pêche, de cueillette, et d'agriculture itinérante, principalement en Amazonie. Seuls les groupes non contactés comme les Awá et les Maku d'Amazonie sont totalement nomades et vivent exclusivement de chasse et de cueillette.

Source : Survival International France -
www.survival-international.org

Langue tupi

Les langues tupi constituent une famille d'environ 70 langues parlées par différents peuples natifs du Brésil, dans la forêt amazonienne, les Tupi.

La sous-famille la plus représentée des langues tupi sont les langues tupi-guarani, qui regroupent les langues parlées par un peuple proche, les Guarani. Cette sous-famille regroupe les langages les mieux connus parmi les langues tupi, tels que le guarani et l'ancien tupi.

Le tupi (ou tupi-guarani) a légué des milliers de mots au lexique du portugais, quelques dizaines au français, principalement des noms d’animaux et de plantes (ara, cajou, jaguar, maraca, pétunia, piranha, sagouin, tamandua, tapir, tatou, toucan, etc.)
Liens externes

Langue tupi-guarani

Le groupe de langues tupi-guarani est un groupe de langues amérindiennes dont les principaux membres sont le tupi et le guarani.

D'après la légende, Tupí et Guaraní étaient deux frères qui se sont disputés et séparés ; le mot guaraní signifie aussi guerrier. Guaraní s'en alla s'installer dans la région de l'actuel Paraguay où il établit une riche descendance.

Les langues du groupe tupi-guarani s'étendent le long des grands fleuves de l'est de l'Amérique du Sud : le Paraguay, le Parana, l'Uruguay (tous trois des noms guaranis, guaí signifiant fleuve), l'Amazone.

Le groupe tupi-guarani est celui ayant la plus grande extension géographique des groupes linguistiques natifs de l'Amérique du Sud.

Langue guarani

Le guarani (nom local : avañe'e~) est une langue amérindienne agglutinante de la famille tupi-guarani parlée au Paraguay (où elle a un statut co-officiel avec l'espagnol), dans le nord de l'Argentine, dans l'est de la Bolivie, dans le sud et le nord-est du Brésil. On estime qu'il y a six millions de personnes qui parlent le guarani.

Typologie

C'est une langue agglutinante, à syllabes ouvertes (soit consonne-voyelle, soit voyelle seule, les syllabes ne finissent pas par des consonnes) ; l'accent tonique tombe normalement sur la dernière syllabe des mots. La langue a douze voyelles, six simples a, e, i, o, u et y et leurs six voyelles nasales correspondantes, ainsi qu'un coup de glotte, noté par une apostrophe et nommé puso.

Les mots guaranis n'ont ni genre, ni cas, il n'existe pas non plus d'articles. La marque du pluriel est facultative et souvent omise.

Langue guarani


Écriture

Le guarani s'écrit avec un alphabet latin dont l'orthographe est basée sur celle choisie lors du 1er congrès sur les langues tupi-guarani qui eut lieu à Montevideo en 1950 puis augmenté par le docteur Decoud Larrosa.

Cette orthographe utilise le tilde (~) pour noter les nasalisations, très fréquentes en guarani.

On a ainsi les lettres diacritées suivantes :

Voici chacun des graphèmes (valeurs phonétiques en API ; quand le graphème est identique au symbole phonétique, sa transcription n'est pas donnée ; les consonnes notées par de digrammes commençant par une nasale sont des pré-nasalisées : nd vaut donc [nd], etc.) :

L'alphabet original ne comportait que vingt-quatre signes, contre trente-trois actuellement :
L'accent aigu peut être employé, à la castillane : on ne l'utilise que si l'accent tonique n'est pas régulier, c'est-à-dire n'est pas situé en fin de mot. D'autre part, le tilde joue un rôle similaire puisque les voyelles tildées sont à la fois nasalisées et toniques.

Langue guarani

Statut et influence

Au Paraguay, où elle est parlée par 90% de la population, la langue y a statut officiel, et depuis la réforme de l'Éducation elle est utilisée comme langue d'enseignement à côté de l'espagnol.

De nombreux mots guaranis sont entrés dans le vocabulaire espagnol, et de là vers d'autres langues, en particulier des noms relatifs à la faune et la flore d'Amérique du Sud.
Par exemple ñandú (nandou), jaguaretá (jaguar), tatú (tatou), ananá (ananas), curaré (curare), piraña (piranha, signifie « poisson du diable »), etc.
En fait, le guarani est, après le grec et le latin, la troisième source en importance pour les noms scientifiques de plantes et d'animaux.

Langue guarani

Emprunts français

Le français a emprunté de nombreux mots au guarani ou au tupi, notamment :
agouti, aï, ajoupa, ara, boucan (qui a donné boucaner et boucanier), cabiai, palétuvier, tapir.
L'espagnol et le portugais ont souvent servi d'intermédiaire, pour des mots tels que acajou, jaguar, petun (d'où Petunia puis pétunia), tapioca, ananas ou toucan.

Langue guarani

Exemples

Langue guarani


Le guarani dans les arts et la littérature

La bande originale du film Mission contient un Ave Maria chanté en Guarani.




Liens internes

linguistique
dictionnaire des langues
langues par famille
langues tupi-guarani
liste Swadesh du guarani

Liens externes

(es)(gn) Site sur la langue guarani (bilingue guarani-espagnol)
(en) Guarani (Rosetta Project)
(en) Clavier guarani en ligne

Traces

Vue d'ensemble

Il n'existe aucune trace écrite des anciens mythes et des légendes associés au peuple Guaraní.

La langue Guaraní ne fut transposée sous forme écrite qu'avec l'arrivée des Jésuites qui développèrent une graphie et une grammaire propre. Avant cela, la totalité de leurs croyances religieuses n'était donc transmise que par voie orale. Ceci explique pourquoi les récits sur les dieux, et les mythes et légendes associés, peuvent varier d'une région à une autre. Les différences régionales peuvent être tellement importantes qu'elles attribuent parfois un rôle différent à une même divinité.

Bien qu'un grand nombre de peuples d'origine Guaraní se soit intégré à la société moderne et que leurs croyances aient été altérées ou remplacées par le christianisme (dû en grande partie au travail d'évangélisation des missionnaires jésuites du XVIe siècle), plusieurs de leurs croyances profondes sont toujours en vigueur dans les zones rurales de la région Guaraní. Les mythes et légendes peuvent ainsi se perpétuer à notre époque.

Mythes fondateurs

Contrairement à ce que l'on pensait, le peuple guaraní n'était pas monothéiste. Aussi, bien que Tupá fut une divinité de premier ordre, il existait d'autres dieux suprêmes qui créèrent la "Terre sans Mal" et qui sont à l'origine des autres dieux. Les missionnaires jésuites tireront avantage de la place centrale de Tupá en l'identifiant au dieu chrétien pour détourner le sens initial du grand mythe fondateur.

Théogonie et cosmogonie guaraní

Les guaranís croyaient qu'à l'origine des temps était le chaos, formé de la nébuleuse primitive (Tatachina) et des vents originels. Ñamandú, aussi appelé Ñanderuvusú, Ñanderuguasu ("notre grand-père") ou Ñanderu pa-patenonde ("notre premier ancien grand-père") se créa lui-même à partir du chaos.

Le processus d'autocréation de Ñamandú se divise en étapes, à la manière d'une plante : il se basa sur ses racines (les divines plantes des pieds), étendit ses branches (des bras avec des mains bourgeonnantes de doigts et d'ongles), construisit sa cime (un diadème de fleurs et de plumes Yeguaka) et se dressa comme un arbre. Une fois sa création achevée, le cœur de Ñamandú commença à rayonner, ce qui élimina les ténèbres primitives. Il décida ensuite de créer la Parole Créative (Ayvú) qui sera par la suite confiées aux humains pour permettre le développement du langage.

Il termina la création de son corps en générant les autres dieux principaux qui l'aideront à accomplir sa lourde tache : Ñanderu py'a guasu (le père des mots, littéralement "Notre père au grand cœur"), Karaí (le maître des flammes et du feu solaire), Yakairá ou Yaraira (le maître de la brume, du brouillard et de la fumée de pipe que respire les chamans) et Tupã (le maître des eaux, des pluies et du tonnerre). Il leur fut accordé la conscience de leur propre divinité et l'essence sacrée de l'Ayvú.

Les quatre compagnons procédèrent alors à la création de la première Terre. Ñamandú croisa deux bâtons indestructibles et posa la Terre dessus. Afin de s'assurer que les vents originels ne l'emporteraient pas, il l'attacha à l'aide de cinq palmes sacrées : une au centre et les quatre autres à chaque extrémités. Une en direction de la demeure de Karaí (vers l'ouest), la seconde en direction de l'origine des vents nouveaux (au nord), la troisième vers la demeure de Tupã (à l'est) et la quatrième en direction de l'origine de l'espace-temps primitif (au sud). Le firmament repose sur ces colonnes.

A côté de cette terre, nommée Yvy Tenonde (la Terre Originelle), il créa la mer, puis le jour et la nuit. Ils commencèrent à la peupler d'animaux et à créer les premières plantes. Les hommes apparurent par la suite et cohabitèrent avec les dieux. Les hommes, les animaux et les plantes qui habitent ce monde ne sont qu'un simple reflet de ceux créés à l'origine par Ñamandú.

Mythologie guarani

Le cycle des deux frères

Ñamandú rencontra Ñanderu Mba'ekuá ("notre père savant") et lui proposa y de partir en quête d'une femme. Pour cela, ils construisirent un récipient de glaise et le recouvrèrent. Quand ils le rouvrirent, Ñandesy ("notre mère") en ressortit.

Ñandesy fit l'amour avec les deux dieux et engendra un fils de chacun. Quand Ñamandú eu vent de l'adultère de sa femme, il récupéra ses affaires et se retira dans sa demeure céleste.

Abandonnée, Ñandesy partit à la recherche de son mari mais elle se perdit en chemin et fut dévorée par des jaguars avant d'avoir pu accoucher. Néanmoins, étant d'origine divine, les enfants survécurent et furent nourris par la grand-mère des jaguars.

Les jumeaux se prénommaient Ñanderyke'y (le grand frère), fils de Ñamandú; et Tyvra'i (le petit frère), fils de Ñanderu Mba'ekuá.

Après une succession d'aventures et de mésaventures, les problèmes continuèrent avec Añá (l'oncle mais néanmoins ennemi des jumeaux) qui tenta de leur rendre la vie impossible. Les deux frères réussirent à se mettre à l’abri en rejoignant la demeure éternelle de Ñamandú. Ils y retrouvèrent également leur mère qui avait été ressuscitée par son époux.

Une fois là-bas, Ñamandú leur accorda des pouvoirs divins et attribua le contrôle du Jour à Ñanderyke'y, qui changea alors de nom pour Ñanderu Kuarahy (“notre père le Soleil”), et celui de la nuit à Tyvra'i, qu'on appela alors Ñanderu Jasy (“notre père la Lune”).

Le cycle du Déluge

Destruction de la première Terre et création de la seconde Terre

Sur Yvy Tenonde, la première Terre, les hommes vivaient aux côtés des dieux. Ils ne manquaient de rien et ils ne tombaient jamais malades. Cependant, l'un d'eux, nommé Jeupié, transgressa le plus grand des tabous : l'inceste, en couchant avec la sœur de son père. Les dieux punirent cet acte par un déluge (Mba'e-megua guasu) qui détruisit la première Terre et ils partirent vivre dans les cieux.

Ñamandú décida alors de créer une deuxième Terre, imparfaite, et sollicita l'aide de Jakairá qui répandit la brume vivifiante sur la nouvelle terre. Les survivants du déluge s'installèrent alors sur cette nouvelle Terre où régnaient la maladie, les douleurs et les souffrances. Les hommes de cette nouvelle Terre, appelée Yvy Pyahu, cherchèrent dés lors à retourner vers la première Terre, la "Terre sans Mal".

La troisième Terre

Les mythes guaraní transmis par la tradition orale parlent d'une troisième reconstruction qui donnerait jour à une Terre sans imperfection. Malgré tout, bien qu'ils attendent l'arrivée de cette nouvelle Terre, les hommes peuvent avoir accès à Yvymara'e&ytilde;, dés lors qu'ils observent un comportement irréprochable vis à vis de la communauté. Ni les punitions, ni la malchance ou les épreuves n’existeront sur cette Terre mythique.

Mythe Guaraní de la Création

Tupã est la première figure qui apparaît dans la plupart des légendes Guaraní lors de la création du monde. Il s'agit du dieu suprême de toute création. Avec l'aide de la déesse lunaire, Arasy, Tupã descendit sur Terre sur une colline de la région d'Aregúa, au Paraguay, d'où il créa tout ce que l'on peut trouver à la surface de la Terre : océans, forêts, animaux... Il est dit également que les étoiles furent créées à cet instant.

Tupã donna ensuite naissance à l'humanité dans une cérémonie élaborée, où il façonna deux statues de glaise d'un homme et d'une femme, à partir de plusieurs éléments de la Nature. Après avoir insufflé la vie dans ces formes humaine, il les laissa en compagnie des esprits du Bien et du Mal. Selon la plupart des mythes Guaraní, le peuple Guaraní était le premier peuple à prendre vie, dont descendent ensuite toutes les autres civilisations.

La création de l'homme n'apparaît sous cette forme qu'à partir de l'évangélisation des jésuites qui « fusionèrent » les diverses histoires et légendes de héros mythiques guaraní. Tout correspondait alors à la Genèse du point de vue de l'anthropogenèse.

Humanité primitive

Les premiers humains à avoir été créés par Tupã était Rupave et Sypave, dont les noms signifient Père et Mère du peuple. Le couple eut trois fils et un grand nombre de filles.

Le premier fils s'appelait Tumé Arandú, et était considéré comme l'homme le plus sage et comme le grand prophète du peuple Guaraní.

Le second, Marangatú, était un commandant bienveillant et généreux, et fut le père de Kerana, la mère des 7 monstres légendaires du mythe Guaraní. Leur troisième fils, Japeusá, fut considéré dés sa naissance comme un menteur, un voleur et un escroc, qui n'agissait qu'à l'insu des gens pour en tirer avantage. Il finit par se suicider, en se noyant, mais ressuscita sous la forme d'un crabe, et depuis ce jour, tous les crabes sont condamnés à marcher à l'envers tout comme Japeusá.

Parmi les filles de Rupave et Supave, on trouve Porâsý qui se sacrifia courageusement pour débarrasser le monde de l'un des sept monstres légendaires en réduisant ses pouvoirs (et donc le pouvoir du Mal).

On considère que plusieurs des premiers humains ont effectué leur ascension à leur mort et devinrent ainsi des divinités mineures.

Mythologie guarani

Les sept monstres légendaires

Keranan, la magnifique fille de Marangatú, fut capturée par la personnification ou l'esprit du mal appelé Tau. Ensemble, ils eurent sept fils qui furent maudits par la déesse Arasy. Celle-ci les rendit tous monstrueux sauf un. Les sept sont des personnages de proue de la mythologie Guaraní, et pendant que des dieux mineurs ou mêmes les premiers hommes sont oubliés, ces sept-là restent vivaces dans la mémoire collective. Dans certaines zones rurales, ils sont encore vénérés.

Les sept enfants de Tau et Kerana sont, par ordre de naissance :

Teju Jagua, le dieu des cavernes et des fruits ;
Mbói Tu'i, le dieu des cours d'eau et des créatures aquatiques
Moñái, le dieu des champs. Il fut vaincu par le sacrifice de Porâsý ;
Jasy Jaterei, le dieu de la sieste, le seul à ne pas ressembler à un monstre ;
Kurupi, le dieu de la sexualité et de la fertilité ;
Ao Ao, le dieu des collines et des montagnes ;
Luison, le dieu de la mort .

Autres dieux et personnages importants

Angatupry, l'esprit du Bien, l'opposé de Tau ;
Pytajovái, le dieu de la guerre ;
Pombero, l'esprit de la malice ;
Caá Porá, fantasme féminin étrange et changeant de la jungle ;
Caá Yarí, maitresse du maté, déesse des cheveux argentés et qui récompense les hommes en leur offrant l'herbe du maté ;
Abaangui, le dieu à qui l'on attribue la création de la Lune ;
Jurupari, un dieu qui ne peut être vénéré que par les hommes. Son culte n'est présent que dans des tribus isolées du Brésil ;
Yande Yari, « la grand mère », l'esprit de la rivière Parapetí en Bolivie.

Sources

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu d’une traduction de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Guaraní mythology ».
(es) Cet article est partiellement ou en totalité issu d’une traduction de l’article de Wikipédia en espagnol intitulé « Mitología guaraní ».

Situation actuelle

Les Guarani forment un groupe de populations amérindiennes des régions amazoniennes du Brésil et du Paraguay, de langue guarani.
Les Guarani forment un groupe de populations amérindiennes des régions amazoniennes du Brésil et du Paraguay, de langue guarani.
Ils forment une société qui a beaucoup intéressé les anthropologues, notamment Pierre Clastres, qui a noté qu'il n'existait dans cette culture aucun "État" et que si la tribu avait bien un chef, que celui-ci ne possédait aucun pouvoir coercitif. En outre, apparemment, il ne représente aucun individu. C'est à travers ce chef que se déroulent les échanges de biens ou de femmes par exemple.

Cette analyse est critiquée par l'anthropologue Jean William Lapierre pour qui l'existence d'un pouvoir politique ne nécessite pas forcément la force : il existe d'autres formes de contraintes plus subtiles. Ce dernier observe que les rites d'initiation du début de l'adolescence sont très durs, prenant l'apparence d'une sorte de torture. Il en conclut que le chef n'a pas besoin de faire respecter la tradition car celle-ci est atavique.

Enfin il critique la lecture idyllique de Pierre Castres pour qui il n'y a pas de différenciation entre les uns et les autres : les hommes ont le droit de vie et de mort sur leur femmes.

Deuxième élément, il existe des "chefs de chasse" qui forment une sorte d'aristocratie, ce sont eux qui élisent le chef. Au final il existe bien un pouvoir politique mais diffus. Il faut donc parler en terme de gradation du pouvoir.

Peu après la décision, en février 2007, du gouvernement de l'État du Mato Grosso do Sul de cesser de fournir une aide alimentaire aux Indiens Guarani du Brésil, deux enfants sont morts et plusieurs dizaines d'autres ont été hospitalisés des suites de malnutition aiguë. Après le scandale, en 2004, de la mort de 21 enfants, ce programme alimentaire avait été mis en place pour aider les familles les plus démunies.
Les Guarani occupaient 8 Mha de forêts dans le Mato Grosso do Sul actuel. Expulsés par les planteurs de soja et les éleveurs de bétail, les 30 000 Guarani restants vivent dans des campements surpeuplés.
En 2005, ils avaient alerté les autorités sur le fait que la malnutrition et la misère étaient liées au manque de terre : "On ne peut discuter de ce problème comme s'il s'agissait simplement de "donner à manger aux Indiens". Nous étions un peuple libre dans un environnement généreux. Aujourd'hui, notre vie dépend de l'aide du gouvernement. Cette politique paternaliste ne nous permet pas de nous épanouir en tant que peuple. Nous devons faire revivre nos terres ; elles doivent être officiellement reconnues par le gouvernement, et leurs envahisseurs doivent en être chassés."

De rares Indiens guaranis ayant échappé à l'assimilation vivent encore en tribu, dans la jungle du Nord Paraguay. Mais leur territoire, menacé de déforestation, se réduit considérablement.
Liens internes

Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur Guaraní.
Abaangui
Amérindien
Mythologie guarani

Liens externes