Grossière supercherie
Au demeurant, pour la localiser du haut de son Cessna Skylane dans la touffeur de la jungle, contrairement à ce qu’il avait suggéré, il n’avait pas rencontré de grandes difficultés puisqu’une carte, consultable depuis des mois sur le site de la Funai, donne son emplacement exact, sur la rive gauche de la rivière Envira, dans l’Etat d’Acre, à une cinquantaine de kilomètres au nord de la frontière péruvienne. Qui plus est, il était, lui-même, personnellement chargé de son observation et protection depuis vingt ans. Pourtant, cela ne l’avait pas empêché la veille de soutenir que cette tribu était une tribu «péruvienne» menacée «par l’exploitation illégale de la forêt» dans «son pays», etqui n’avait pas eu d’autre ressource que de fuir en territoire brésilien.
Un peu plus de trois semaines après, The Guardian revenait dans son supplément hebdomadaire, The Observer, à la charge, obligeant Survival International, une ONG anglaise, à l’origine de la diffusion mondiale de ces photos dont l’une montre deux Indiens sur le point de décocher une flèche en direction de l’avion qui les photographie, à s’expliquer sur ce qui s’imposait dorénavant comme une grossière supercherie.
Elle répliquait en affirmant qu’elle n’avait jamais prétendu qu’il s’agissait d’une tribu «inconnue». Il faut lui en donner acte mais, elle aussi, elle doit convenir que la formulation de son communiqué qui accompagnait les photos induisait le malentendu. Voici ce qu’écrivait Survival : «Des Indiens parmi les derniers groupes isolés au monde ont été repérés et photographiés par un avion […].»
Source: Libération http://www.liberation.fr/rebonds/348167.FR.php
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