Données démolinguistiques

Il est à peu près impossible de décrire le physique d’un «Brésilien typique», étant donné qu’il peut avoir la peau couleur olive et les cheveux noirs frisés, la peau d'un brun foncé et les cheveux roux, les cheveux blonds et les yeux bleus, etc. C’est pourquoi au Brésil le mot pardo («gris») est retenu administrativement pour désigner l'ensemble des Métis et se rapporte à la couleur de la majorité de la population, c’est-à-dire le mixage qui résulte des 3 «races originelles» (indienne, noire et blanche); le même terme écarte des classifications officielles tous les autres mots qui réfèrent au mélange de races, que ce soit Mulato, Mameluco ou Caboclo et Cafuso.
Lors du recensement de 1990, l'IBGE - Institut brésilien de géographie et de statistique - avait relevé plus de 100 nuances de traits physiologiques dont les individus interrogés s'attribuaient les caractères, avec pour souci de s'éloigner autant que possible de la couleur noire.

Pour simplifier un peu le portrait de la répartition ethnique de la population, les Noirs et les Métis vivent généralement dans les vieilles zones de plantations où l'esclavage avait concentré les Africains: les régions du Nordeste (notamment à Pernambuco et à Bahia), d’une partie du Sudeste, surtout à Rio de Janeiro, les États de Minas Gerais et de Sao Paulo. À l’opposé, dans les États du Sud où l'activité dominante de l'élevage exigeait très peu de main-d'oeuvre, il n'y a très peu de Noirs: le Rio Grande do Sul, Parana, Santa Catarina, etc. On y trouve des populations blanches et métisses.

Bien que la plupart des Brésiliens soient de descendance portugaise ou africaine, voire les deux, on peut noter plusieurs autres courants importants d'immigration qui ont contribué à constituer la population. On compte des communautés italiennes, libanaises, allemandes, hongroises, polonaises, russes, irlandaises, écossaises, hollandaises, japonaises, etc.

Malheureusement, les stéréotypes raciaux sont monnaie courante au Brésil et un ordre hiérarchique entre les couleurs de la peau semble établi entre Blancs, Métis et Noirs. Les Noirs sont considérés comme «inférieurs» aux Métis, et les Blancs sont perçus comme «supérieurs»; entre les deux, toute la gamme infinie de la palette des couleurs. Si pratiquement tous les Blancs sont alphabétisés, il n’en est pas ainsi pour les Métis (15 % à 31 % d’analphabètes) et les Noirs (45 % d’analphabètes); présentement, quelque 12 % des Blancs entrent à l'université contre à peine 1 % pour les Noirs. La discrimination raciale n'est certes pas toujours formellement démontrée, mais les inégalités raciales subsistent. Il semble que l'enseignement reproduirait un «modèle raciste de société», particulièrement aux dépens des Afro-Brésiliens.

Au plan officiel, il n'existe pas de racisme au Brésil, et cette pratique est rigoureusement interdite. La Constitution interdit et condamne la discrimination raciale sous toutes ses formes.

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