Botocudo

Famille de Botocudos en marche,
Jean-Baptiste Debret,
Voyage pittoresque et historique au Brésil, Rio de Janeiro.

Dans son commentaire de l’illustration intitulée Famille de Botocudos en marche, Debret affirme que les Amérindiens représentés étaient «civilisés», il demeure que les deux passages présentent une nette ressemblance :

"En 1816 nous avons vu à Rio de Janeiro, une famille de Botocudos civilisés, amenée des bords du fleuve de Belmonte par le commandant Cardoso da Rosa, pour être présentée au Prince Régent D. JoãoVI. Le chef était remarquable par son costume, composé d’un manteau de fourrure de tamanoir. Pour leur présentation à la Cour, et par décence, il a été ajouté au costume du chef, un gilet et un pantalon bleu; tous les autres individus ont été habillés dune chemise et d’un pantalon en coton blanc. Peu après être partis du Palais de Saint-Christophe, ils se sont pressés à enlever les vêtements empruntés, pour jouir de la liberté de pouvoir rester entièrement nus, comme c’est de leur habitude. Ils sont retournés par la suite à leurs villages, contents d’apporter les haches en fer qui leur avaient été offertes. J’ai imaginé un deuxième manteau pour le fils du chef, malgré le fait qu’il n’ait pas le droit de le porter."

La gravure de Debret montre trois Amérindiens qui montent une colline, formant une ligne diagonale qui commence au centre de la composition et descend vers la droite.
La composition est un ensemble organisé: les Amérindiens occupent la partie centrale, et la végétation au premier plan occupe les extrémités droite et gauche. À gauche, au troisième plan, se trouvent quelques Amérindiens qui montent la colline. Dans la gravure, les Botocudos, caractérisés par les disques en bois (botoques) introduits dans les lèvres et les oreilles, ont des corps exubérants et athlétiques. Leur habillement en fourrure et leurs armes font croire à l’observateur qu’ils partent pour la guerre.

L’aspect invraisemblable de la scène ne concorde pas avec les prétentions de Debret d’offrir au lecteur une représentation objective des Amérindiens. Comme le montre son commentaire sur la gravure, il a représenté les Amérindiens dans un contexte inventé et il en a ajouté des éléments qui ne correspondaient pas à ce qu’il avait observé.

Dans son commentaire, Debret idéalise les Botocudos à l’image du bon sauvage, en mettant l’accent sur la naïveté et la satisfaction de ces derniers après la rencontre avec les autorités brésiliennes.

Aucun commentaire: