gravure sur bois debout signée par C. M. (monogramme de Charles Maurand)
70 mm x 52 mm, François-Auguste Biard,
Deux Années au Brésil, Paris, Hachette, 1862, p. 244.
Dans son livre Deux Années au Brésil, Biard rapporte ses relations conflictuelles avec les Amérindiens: face à la résistance des modèles à participer aux séances de pose, il n’hésite pas à faire appel à l’alcool pour les persuader. Son premier contact avec les Amérindiens a lieu au cours de son voyage dans la province d’Espírito Santo.
Vivant parmi les Blancs d’origine européenne, dont ils sont les serviteurs, ces Amérindiens partagent souvent l’espace domestique avec les esclaves noirs d’origine africaine.
Leur statut social est donc indéfini, car ils ne sont ni esclaves ni salariés.
Cependant, leur subsistance dépend de leur maître, à qui ils doivent obéissance.
Dans ces conditions, Biard éprouve beaucoup de difficulté à trouver des modèles amérindiens prêts à poser contre la volonté de son hôte dénommé tout simplement «M.X».
Pendant son séjour en Espírito Santo, Biard rencontre principalement des Amérindiens «civilisés». La gravure Un Botocudos, signée par le graveur C. Maurand est le seul portrait d’un Amérindien «sauvage» qui se trouve dans cette partie de sa relation de voyage.
La gravure, aux petites dimensions, est placée au centre de la page et montre un Amérindien botocudo de profil. Si la représentation du Botocudo est peu détaillée dans la gravure, l’artiste raconte de façon précise la rencontre dans le texte, qui selon lui, a eu lieu rapidement et par hasard :
"Quel fut mon étonnement quand, en mettant la tête à la portière, je vis, au lieu de quelque chasseur armé de son fusil, comme il sen présentait quelquefois, une douzaine de sauvages Botocudos étalant leurs lèvres déformées et leurs oreilles longues d’un demi-pied."
Cette gravure ne présente pas d’éléments originaux et peut être facilement associée à d’autres illustrations des relations de voyage du XIXe siècle représentant des Botocudos. Dans le passage du texte qui se rapporte à la gravure, Biard explique le motif pour lequel le groupe d’Amérindiens se trouvait près de sa case :
"Ces Botocudos revenaient de Victoria, où ils avaient été en députation près du président de la capitainerie. Ils étaient entrés tout nus dans la ville; on s’empressa de leur offrir des chemises et des pantalons, on leur donna des fusils, de la poudre et du plomb, on ajouta à ces présents de belles paroles, des promesses magnifiques, quitte à ne pas sen souvenir, et on les congédia."
La représentation des Amérindiens botocudos dans ce passage est celle est du bon sauvage, qui vit nu, en harmonie avec la nature, et qui subit les effets négatifs de la colonisation blanche.
L’extrait du texte est, toutefois, similaire à un passage de Voyage pittoresque et historique (1834) de Debret, ce qui nous amène à supposer que Biard s'en est inspiré.
1 commentaire:
Votre texte est du pur plagiat de l'article ci-dessous, SVP citez d'ou vous avez copié les extraits. http://www.com.ulaval.ca/publications/revues/lannee-francophone-internationale/colloques/francophonie-en-ameriques/les-axes-2003/axe-ii/
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