Pour la langue parlée, c’est autre chose, mais le portugais brésilien et le portugais du Portugal demeure quand même la même langue. Le Brésil n’est indépendant que depuis 1822 et c’est à partir de ce moment que le portugais brésilien a commencé à se distinguer de celui du Portugal. Par exemple, il n’a pas subi les changements phonétiques qu'a connus le portugais du Portugal et il a été marqué par d'autres influences, notamment par les langues parlées et les langues amérindiennes tupi-guaranies.
En général, la langue parlée en Europe a subi moins de transformations phonétiques et est restée plus conservatrice par rapport à l'Amérique, alors que le vocabulaire, pour sa part, a subi des transformations et des influences différentes. C'est ce qui explique que, dans une large mesure, beaucoup de termes tupi-guaranis et de nombreux mots apportés par les Noirs africains aient contribué à différencier les deux idiomes (le portugais brésilien et le portugais européen).
Dans le cas du portugais du Brésil, le prononciation est plus «douce», non «chuintante», avec peu de nasalisation des voyelles; le portugais du Portugal est plus chuintant, avec une nasalisation accrue des voyelles, et paraît plus «rauque».
Les différences lexicales sont plus nombreuses. Après l’indépendance du Brésil, les emprunts aux langues amérindiennes sont devenus importants, question de se distinguer du Portugal, tandis que les créations brésiliennes sont devenues plus nombreuses.
Par ailleurs, ces différences sont accentuées en raison des emprunts aux langues africaines.
La plupart de ces emprunts proviennent soit du yorouba, une langue du Nigeria, soit du kimbudu parlé en Angola.
On estime que, du XVIe siècle au XIXe siècle, quelque 16 millions d’Africains auraient été déportés à bord de bateaux portugais, mais seulement quatre millions d’entre eux auraient survécu au voyage et seraient devenus des esclaves au Brésil.
La traite des Noirs a effectivement vidé une portion considérable de Bantous angolais, mais à partir de la fin du XVIIe siècle on sait que les esclaves qui arrivaient au Brésil provenaient majoritairement de l’ethnie yorouba dont les descendants vivent aujourd’hui au Nigeria.
Ce vocabulaire africain dans la langue portugaise du Brésil occasionne des différences notables entre les deux pays, mais pas au point d’en faire deux idiomes distincts. Il s’agit toujours du portugais. Les différences sont comparables à celles de l’anglais britannique et l’anglais américain ou entre le français de France et celui du Canada français.
De plus, le portugais brésilien présente des variétés régionales populaires, qui se manifestent surtout dans la prononciation et le vocabulaire. Ces variétés n’existent cependant pas dans la langue brésilienne cultivée. Même si l'insuffisance d'informations rigoureusement scientifiques sur ces différences séparant les variétés régionales ne permet pas de classer ces dernières de façon claire, il est possible de distinguer deux groupes relativement distincts entre le nord et le sud du pays.
D’une part, on peut opposer schématiquement le portugais brésilien «amazonien» (l’amazonico) et celui du nord-est (le nordestino), d’autre part, ceux de Bahia (le baiano), du «mineur» (le mineiro), de Rio Janeiro (le fluminense) et du Sud (le sulista); il existe un ensemble de sous-variétés à l’intérieur de chacune des régions.
Le portugais parlé
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