Les autres langues minoritaires

A l’exception des langues amérindiennes, les langues minoritaires sont rares au Brésil. On peut citer néanmoins trois d’entre elles qui méritent quelques mots: le créole de l’État d’Amapá, le caló et le Plautdietsch.
Le créole amapá est un créole à base de français (et un peu d’anglais) parlé par quelque 25 000 locuteurs dans la région de Macapá, la capitale de l’État d’Amapá; cet État est situé tout au nord du pays, près de la frontière avec la Guyane française. Certains autochtones (moins de 1000 locuteurs) parlent également un autre forme de créole: le garifuna. On peut expliquer ce créole à base française par le fait que cette région du nord du Brésil, situé entre les fleuves Oyapock et Araguari, fut longtemps contestée par la France qui la considérait comme faisant partie de la Guyane française. Dans cette région, étaient donc installées des populations de langue française et créole. C’est un arbitrage international, au début du siècle, qui délimita la séparation entre la Guyane française et le Brésil par le fleuve frontière Oyapock.
Le caló ou calão est appelé également le gitano (gitan ou tsigane). C’est une langue indo-iranienne parlée par environ 10 000 locuteurs. Cette variété de tsigane est très influencée par le portugais. Cette langue a été apportée par les immigrants portugais (calão) ou espagnols (caló) d’origine tsigane, qui parlaient déjà cette langue en Europe depuis quelques siècles.
Enfin, soulignons également la présence du Plautdietsch parlé par quelque 110 700 locuteurs de religion mennonite dans toute l'Amérique latine. Au Brésil, ils sont environ 5000 ou 6000. Ils parlent une langue héritée du bas-allemand et fortement teintée d'influences néerlandaises et flamandes. Les mennonites écrivent toujours en allemand standard, une langue qu'ils apprennent et enseignent dans leurs écoles. Partout, sauf aux États-Unis (Pennsylvanie et Ohio) et au Canada, ils résistent ou refusent de parler la langue officielle du pays où ils résident, que ce soit au Brésil ou ailleurs (Mexique, Belize, Paraguay et Argentine). La plupart des mennonites se consacrent à l'agriculture et ont créé leurs propres écoles, banques, hôpitaux, médias, etc., utilisant le Plautdietsch et parlant peu le portugais.
En plus de toutes ces langues (amérindiennes, portugais, créole, caló et Plautdietsch), il existe de nombreuses communautés immigrantes d’origine les plus diverses, qui parlent une autre langue que le portugais en famille ou au sein de leur groupe particulier: allemand, italien, français, japonais, espagnol, etc.

Aucun commentaire: