Jean-Baptiste Debret - appreciation


Debret : un plagiaire ?

Dans le tome I de Voyage Pittoresque et Historique au Brésil, parmi les innombrables représentations d'indigènes, quelques-unes attirent l'attention : les indigènes sont représentés avec sur le corps des peintures très semblables (pour ne pas dire identiques) à celles qu'on voyait sur une image montrant des Indiens d'une tribu nord-américaine, et qu'on trouvait dans une publication portant le titre Voyages and travels in various parts of the world : during the years 1803, 1804, 1805, 1806, and 1807, laquelle datait de quelques décennies avant le Voyage Pittoresque et Historique au Brésil, elle était due au naturaliste prussien Georg Heinrich von Langsdorff.

La ressemblance de la peinture de Debret, intitulée Danse de Sauvages de la Mission de São José, avec une autre de Langsdorff, intitulée Danse Indigène dans la Mission de São José en Nouvelle Californie est telle que certains historiens en sont arrivés à douter : Debret a-t-il réellement voyagé à travers le Brésil, comme on l'affirme communément, ou serait-il seulement resté dans les environs de Rio de Janeiro ?

Quelques chercheurs croient à la vérité de la seconde hypothèse, et toutes les représentations d'Indiens faites par Debret - comme cela se serait passé avec Langsdorff - seraient des copies de représentations faites par d'autres naturalistes européens au cours de leurs expéditions. Pour conforter encore davantage cette hypothèse, il faut savoir que beaucoup d'ustensiles et outils représentés par Debret se trouvaient déjà à l'époque dans des musées d'Histoire Naturelle du temps ; lieux qu'il lui aurait été possible de visiter sans aucun problème.

Appréciation

Selon un commentaire de la « Brasiliana da Biblioteca Nacional», à la page 87, Debret ne montre pas dans son œuvre le sens typologique ou scientifique d'un Rugendas. Alors que celui-ci se préoccupe de décrire les types d'esclaves, en identifiant leur tribu d'origine d'après le tatouage, la coupe de cheveux, l'utilisation de bijoux ou la physionomie, Debret aime montrer les noirs dans des situations particulières. C'est le cas où il représente l'un d'eux jouant au sorcier (1828) : portant uniforme militaire, casaque, lacet autour du cou, chapeau et perruque, sabre, chaussettes et chaussures, il trace avec un bâton un cercle sur le sol.

Mais ce qui appelle l'attention dans cette petite étude c'est « la réunion à la fois étrange et naturelle de ces situations, empêchant que ce travail soit quelque chose de plus qu'une donnée dans le processus de classement des personnes et des mœurs brésiliennes au XIXe siècle. »

Rencontre à Paris

On lit dans un livre français : «Après son abdication, D. Pedro 1er et Debret se rencontrèrent par hasard au coin d’une rue de Paris. L’ancien empereur et son peintre d’histoire, le protagoniste et le metteur en scène de l’Empire du Brésil, y auraient fait échange de politesses. Le premier aurait civilement offert sa maison de Paris à l’artiste qu’il avait naguère décoré de l’Ordre du Christ en le traitant d’homme vertueux.»

Aucun commentaire: