France antarctique - la fondation de Rio de Janeiro


La fondation de Rio de Janeiro

Finalement, le 1er mars, Estácio de Sá débarquait sur une petite plage entre le Mont du Pain de Sucre et le mont Cara de Cão. Il commença immédiatement la construction d'une ligne de défense (l'actuelle forteresse de São João) et déclara fonder la ville de São Sebastião do Rio de Janeiro. Le nom de Saint Sébastien fut choisi en hommage au nom du souverain portugais de l'époque.

À cette occasion, le père Gonçalo de Oliveira Gonçalo de Oliveira consacra une icône de Saint Sébastien, dans une chapelle de pisé et de chaume. Saint Sébastien resta comme saint protecteur de la ville de Rio de Janeiro. Estácio choisit le blason de la ville, où il plaça les trois flèches du martyre de son saint protecteur.

Le 6 mars, la jeune cité, ses murs à peine édifiés, subit l'attaque maritime de trois navires français en provenance de Cabo Frio et équipés de plus de 130 canons. Après avoir résisté à l'attaque quelques jours, Estácio lança une contre-attaque contre les navires français, les forçant à se replier.

Estácio nomma Martins Namorado juge ordinaire de la cité. À partir de juillet, il distribua des sesmarias (concessions de terres) à ceux qui lui en demandaient. Le premier bénéficiaire fut un certain Pedro Rodrigues. Durant ce même mois de juillet, il reçut des habitants des fortifications qui demandaient des terrains pour la culture et pour l'installation définitive de la cité. Il délimita alors la ville comme suit :
  • un lieue et demie à partir de la Casa de Pedra ;
  • le long de la baie jusqu'à sa fin ;
  • en direction de la forêt, sur une lieue de demie
  • jusqu'à la limite des hautes eaux.
Le 24 juillet 1565, Estácio de Sá et ses hommes organisèrent une cérémonie de prise de possession des terres.
Par la suite, João Prosse fut nommé procureur de la commune, Antônio Martins huissier, Pedro da Costa notaire.

Pendant ce temps, des combats sporadiques continuaient avec les indigènes.

Pendant l'année 1565, trente-trois sesmarias furent concédées. Le jésuite Gonçalo de Oliveira en obtint une au nom de la Compagnie.

En 1566, vingt-deux sesmarias furent concédées, dont celle de Marim Paris, Français, ancien colon de Villegagnon, Duarte Martins, notable, et Fernão Valdez.

La légende de Saint Sébastien

En juillet 1566, le chef tribal Guaixará des indigènes de Cabo Frio organisa un assaut. Ils surprirent Francisco Velho, qui traversait la baie à la recherche de bois.

Les vigies de Estácio de Sá aperçurent la manœuvre, des forces furent réunies sur la plage. Quatre canots furent lancés au secours de Francisco Velho. Des canots portugais, dont celui d'Estácio de Sá, furent encerclés par les Indiens.

Au milieu de la lutte, la poudre qui était destinée au canon à pierres d'Estácio de Sá explosa et éleva au-dessus des canots un nuage de fumée. À ce moment, la femme du chef Guaixará fut prise de panique et commença à crier, provoquant la fuite parmi les Tamoios. Les Portugais attribuèrent cette fuite à un miracle et accoururent à la chapelle remercier Saint Sébastien d'avoir sauvé leurs vies.

Naquit ainsi la légende, attribuée aux Tamoios, de l'apparition d'un jeune guerrier en armure qui, passant d'un canot à l'autre, causa la perte de la bataille pour les Indiens. De là vient également la tradition de la simulation de combats dans les eaux de la baie, le jour de la Saint Sébastien.

Estácio combattit les Français durant plus de deux ans. Il fut aidé dans cette tâche par un renfort militaire envoyé par son oncle le 20 janvier 1567. Il mit en déroute les forces françaises et les expulsa définitivement du Brésil. Blessé durant la bataille, il mourut un mois plus tard.

Les suites

En réponse aux tentatives françaises de conquête territoriale au Brésil (avec la France équinoxiale près de São Luís (Maranhão) entre 1612 et 1615), la Couronne portugaise décida d'intensifier la colonisation du Brésil et d'améliorer son statut.

La présence de la France en Amérique du Sud reprendra au XVIIe siècle, en Guyane.

Aucun commentaire: