1889-1956

Le système républicain.

Instituée sans compensation pour les maîtres blancs, l’abolition de l’esclavage provoqua la rupture entre les puissants propriétaires fonciers et le gouvernement. Pierre II dut également affronter l’hostilité d’une partie du clergé envers sa politique, ainsi les sentiments antiroyalistes de nombreux officiers et la montée du sentiment républicain à travers l’opinion publique.

En novembre 1889, une révolte militaire dirigée par le général Manuel Deodoro da Fonseca obligea Pierre II à abdiquer. La république fut alors proclamée sous l’autorité d’un gouvernement provisoire dirigé par Fonseca. Les débuts de la jeune République furent marqués par l’agitation politique en raison notamment de l’absence de traditions démocratiques du pays. Succédèrent une série de gouvernements dictatoriaux qui ne réussirent guère à réduire les profondes inégalités sociales héritées de la société esclavagiste et mercantiliste.

À partir de 1908, des centaines d’immigrés japonais vinrent s’établir au Brésil, ce qui marqua le début d’une forte immigration en provenance du Japon.

Le pays semblait destiné à connaître la prospérité, mais la chute du cours du café sur le marché international entre 1906 et 1910 créa de graves déséquilibres dans l’économie brésilienne. La situation se dégrada encore avec la baisse des prix du caoutchouc. Cette crise fut la cause d’une intense agitation politique et sociale, en particulier sous la présidence du conservateur promilitaire Hermes da Fonseca.

Du côté linguistique, le Brésil incorpora beaucoup de mots différents dans la portugais brésilien.

En 1908, lors du Congrès des américanistes de Vienne en Autriche, le Brésil fut dénoncé pour sa politique de «massacre des Indiens». Afin de redorer son blason aux yeux de la communauté internationale, les autorités brésiliennes fondèrent, en 1910, le Serviço de Proteçao aos Indios (Service de protection des Indiens), dont la tâche principale fut de «pacifier les peuples aborigènes» en conflit avec les Brésiliens sur des questions de territoire.

L’individualisme et le nationalisme du début du XXe siècle intensifièrent la conception de création de néologismes locaux dans la variété brésilienne de la langue portugaise, d’autant plus que, à partir de la crise économique de 1922, le Brésil rompit avec les modèles traditionnels portugais et privilégia les particularités du parler brésilien. Puis la crise déboucha en juillet 1924 sur une large révolte, dont l’épicentre était à São Paulo. La révolte fut matée après six mois d’affrontements par l’armée. Pour éviter de nouveaux problèmes, le gouvernement décréta la loi martiale. En août 1927, le gouvernement décida l’interdiction des grèves. En 1933, le gouvernement de Getúlio Vargas issu d’un coup d’État réprima une autre rébellion à São Paulo, puis entreprit de doter le pays d’une nouvelle constitution en convoquant une Assemblée constituante. Le nouveau texte, adopté en 1934, prévoyait notamment le droit de vote des femmes, la sécurité sociale pour les travailleurs et l’élection du président par le Congrès. Le 17 juillet 1934, Vargas fut élu officiellement président. La loi martiale fut instaurée et Vargas gouverna par décrets présidentiels. En novembre 1937, à la veille de l’élection présidentielle, Vargas fit dissoudre le Congrès et proclama une nouvelle constitution lui conférant un pouvoir absolu. Il réorganisa le gouvernement et l’administration du pays à l’exemple des régimes totalitaires italien et allemand. Les partis politiques furent interdits, la presse et la correspondance furent soumises à une étroite censure. Le gouvernement de Vargas, officiellement désigné par le titre d’Estado Novo, «l’État nouveau», obtint l’assentiment d’une large partie de la population grâce à une série de décrets assurant plus de prestations sociales aux ouvriers des plantations. Malgré son caractère totalitaire, le régime de Vargas entretint des relations harmonieuses avec les démocraties occidentales.

Avec le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, des bases navales et aériennes furent construites sur les points stratégiques de la côte brésilienne. La flotte brésilienne se vit confier la conduite des missions de patrouille dans l’Atlantique Sud. Mais, pendant ce temps, les manifestations de mécontentement à l’égard de Vargas se multiplièrent. Le gouvernement accepta d’assouplir la censure sur la presse, et tous les prisonniers politiques, y compris les communistes, furent amnistiés. Un coup d’État militaire en 1945 obligea Vargas à démissionner. Les députés nouvellement élus furent chargés de rédiger la nouvelle Constitution qui fut adoptée en septembre 1946. Vargas revint au pouvoir de 1951 à 1954.

Au cours des années cinquante, le gouvernement brésilien commença à «s’inquiéter sérieusement» devant la liquidation des populations autochtones. Des cinq à six millions qu’ils étaient au Brésil à l'époque de la «découverte», il n'en restait plus, vers 1950, qu'un peu plus de 100 000. Diverses organisations non gouvernementales avaient réussi à alerter le gouvernement brésilien, qui finit alors par offrir de meilleures conditions à ses autochtones.

En janvier 1956, le gouvernement brésilien annonça un ambitieux plan quinquennal de développement économique. C’est à cette époque que furent approuvés les plans de la future capitale fédérale: Brasilia. La décision de transférer la capitale de la côte vers l’intérieur du pays symbolisait la volonté de rééquilibrer les régions entre elles et de valoriser les régions enclavées.

Mais de réforme en réforme, les inégalités sociales demeurèrent.

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