En 1965, la photographe anthropologue et humaniste engagée suisse alémanique Barbara Brändli a vécu un long séjour parmi eux et a profondément étudié leur culture et leur mode de vie. Elle a rapporté de superbes photos et films ainsi qu'un témoignage poignant sur ce peuple qui pourrait bien être parmi les derniers peuples sauvages non occidentalisés de la planète, ayant su garder un parfait équilibre de vie harmonieux et équilibré entre la nature et eux-mêmes.
Elle expose les résultats de ses recherches partout dans le monde et entre autres à la Fondation Cartier de Paris du 14 mai au 22 octobre 2003 pour faire connaitre la civilisation Yanomami à l'humanité.
Essayerait-on, pour des raisons économiques ou politiques, faute de pouvoir les maîtriser, d'enfermer définitivement les sauvages dans leur sauvagerie ? Horticulteurs, chasseurs, collecteurs et pêcheurs, ils ont été, pendant 2 siècles, en expansion démographique. Hormis les années d'épidémie ou de sécheresse, ce mouvement assez régulier n'a pu s'accomplir que grâce au support agricole : les plantes cultivées représentent 80 pour 100 en poids de leur régime alimentaire. Il est donc faux de présenter les Yanomamis comme des guerriers nomades qui s'adonnent à la magie, à la drogue et au tabac !
Les Yanomami ont des leaders mais pas de chef. Les dissensions internes sont fréquentes et les guerres continuelles : s'ils sont tranquilles aujourd'hui, c'est qu'ils en ont payé le prix hier.
En 1989, Survival International chargea le porte-parole yanomami, Davi Kopenawa, de recevoir le prestigieux ‘Right Livelihood Award’, connu comme le ‘Prix Nobel alternatif’, en son nom. La visite de Davi en Europe, sa première hors du Brésil, fut très médiatisée et donna une forte impulsion, dans l’arène internationale, à la campagne pour la protection du territoire yanomami. Ce fut certainement un élément décisif pour obtenir l’accord final du gouvernement à la création du parc yanomami trois ans plus tard.
‘Voici mon message : n’oubliez pas les Yanomami et les autres peuples indigènes du Brésil et du monde. Notre sang coule, nous avons faim, nous sommes malades. Nous ne pouvons plus continuer ainsi. Nous, les peuples indigènes, nous avons besoin de la terre pour chasser, pêcher, vivre en paix, sans nous battre. Nous ne pouvons pas nous battre comme vous ici. Vos ancêtres ont fabriqué des bombes qu’ils ont lâchées sur les Indiens du Brésil. Nous, Indiens, sommes sans protection; nous n’avons nulle part où nous enfuir, nous sommes cernés. Les autorités nous détruisent de plus en plus, elles épuisent les richesses de la terre. J’ai regardé aujourd’hui dans une vitrine et j’ai vu plein de marchandises, des verres, des chaussures, des vêtements. Vous ne manquez de rien et pourtant vous en voulez toujours plus. Vous avez des tas de voitures mais les Indiens ne veulent pas de voitures, d’avions, d’électricité. Nous voulons la terre. La terre nous donne nourriture et santé, nous donne de quoi vivre avec le ventre plein. Sans la terre nous n’avons rien à manger. Je livre ce message à vos cœurs.’
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