Territoire

A portée de flèche, la faune des eaux et des bois

Entre le Brésil et le Venezuela, le territoire des Yanomamis s'étend sur près de 240.000 km². Couvert d'une épaisse forêt et traversé par d'innombrables cours d'eau, dont le grand fleuve Orénoque, son relief est tourmenté. Des sommets toujours ennuagés, jaillissent des cascades vertigineuses bouillonnant parfois sur 900 m. de dénivelée. Les Yanomamis se méfient de l'eau, ils préfèrent les buttes montagneuses boisées. Depuis ces dernières années, cependant, quelques groupes, sous l'influence des missions chrétiennes, se sont approchés des fleuves. Ils troquent gibier ou curare contre des pirogues fabriquées dans des troncs d'arbre et les plus jeunes apprennent même à nager. Ils utilisent l'arc (qu'ils fabriquent eux-mêmes) aussi bien à la pêche qu'à la chasse.
Les Yanomami sont parmi les plus nombreux habitants des forêts tropicales profondes d’Amérique du Sud avec environ 27.000 individus répartis en 188 villages et maisons collectives (chiffre 2003) de part et d'autre de l'Orénoque.
Vus d'avion, leurs villages affectent la forme d'un immense abat-jour posé sur le sol. Cet auvent collectif, doté d'une place centrale , se nomme le "shabono", ce qui correspond simultanément au pourrissement des bois de charpente, à l'épuisement des jardins - où ils cultivent la banane plantain, le maïs, le manioc, la canne à sucre, la papaye, le tabac et certaines plantes magiques - et aussi à l'appauvrissement des zones de chasse, qui s'étendent sur un rayon de 10 km environ autour de la grande maison.
Leur territoire est situé au cœur de la forêt tropicale humide couvrant les monts qui bordent la frontière entre le Brésil et le Venezuela sur près de 240.000 km².
La démarcation des terres a été définitivement homologuée en 1992, au Brésil. Elles s’étendent sur 96 650 km carrés, et sont considérées comme une région prioritaire en matière de protection de la biodiversité amazonienne.

Le nom Yanomami a été crée par les anthropologues qui ont travaillé avec ce groupe au Venezuela. Dans la langue Yanomami occidentale yanomami tëpë signifie « êtres humains ».
Cette catégorie s’oppose à yaropë qui désigne le gibier et à yai thepë : ce qui est non humain (esprits chamaniques, les entités maléfiques et aux revenants). Elle s’oppose dans un autre contexte à napëpë, qui se rapporte aux étrangers et aux ennemis.

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