Les Indiens dans le Brésil contemporain

Au XXe siècle, le gouvernement brésilien a adopté une attitude plus humanitaire, leur donnant une protection officielle avec la création des premières réserves indiennes. Le Service national de l’Indien (aujourd'hui la FUNAI ou Fondation Nationale de l'Indien) a été crée par Cândido Rondon, lui-même un Indien bororo et officier supérieur de l'armée brésilienne. Les tribus non-assimilées sont contactées par la FUNAI, aujourd'hui rattachée au ministère de la Justice, et intégrées dans la société brésiliennes à divers degrés. Cependant, cette protection n'est pas toujours suffisante et de nouvelles invasions, expulsions et massacres ont encore lieu.

Aujourd'hui au Brésil, il y a un peu plus de 700 000 Indiens qui occupent 594 zones indigènes sur un total de 100 millions d'hectares (12% du territoire brésilien). 215 ethnies sont répertoriées, utilisant 188 langues et dialectes. En 2002, on a signalé 45 groupes d’indigènes qui n'étaient pas encore entrés en contact avec le reste du monde. Une des tâches de la FUNAI est de tenter de les approcher afin que ce contact soit le moins traumatique possible.

La Constitution de 1988 contient un chapitre sur les Indigènes reconnaissant leurs droits sur les terres qu'ils occupent traditionnellement. Ces terres ont été déclarées inaliénables et « indisponibles ». Le Congrès seul peut en modifier l'usage, cette compétence étant retirée du domaine des tribunaux[3]. Leur démarcation est toutefois toujours en cours sur la base des 594 zones indigènes répertoriées.

Le statut appliqué aux Indiens est un statut dérogatoire. À l'exception d'une petite minorité, ils sont considérés comme des mineurs protégés, dépourvus de droits civiques[4]. Le « Statut de l'Indien » date de 1973 (loi 6001) est toujours appliqué, bien qu'il ne soit plus en conformité avec la Constitution en vigueur. Un projet de loi, déposé en 1991 au Congrès, est toujours discuté. Il soulève de vives discussions, notamment au sein des groupes de pression économiques, qui protestent contre la « sanctuarisation » d'une part aussi importante du territoire national. Les conflits de délimitation, souvent violents, sont aussi fréquents entre les tribus indiennes et les grands propriétaires terriens (fazendeiros).

La difficulté du Brésil à faire face à cette part de son identité peut être symbolisé par les manifestations indiennes qui ont entaché la célébration en 2000 du cinq centième anniversaire de la « découverte » du Brésil par les navigateurs portugais dans l'État de Bahia.

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