France antarctique - Amerique

Une édition latine de Jean de Léry
(première édition 1578)

Dans son livre le plus populaire, Histoire d’un voyage faict en la terre du Brésil, l’étudiant en théologie Jean de Léry décrit plusieurs aspects de la vie des indigènes.

Les jugements qu'il porte sur eux semblent un peu contradictoire. Il les respecte et les craint. Il les représente comme des gens beaux et forts mais aussi primitifs et bestiaux.

Au chapitre VIII, il compare leur nudité à l’habillement recherché des Européennes, conçus pour séduire et source de vice. Il ne suggère pas que tout le monde devienne libre de la même façon.

La comparaison entre indigènes et européens est récurrente. Les Caraïbes ont les mêmes caractéristiques que les prêtres de l’église catholique de son temps : ils sont superstitieux et très puissants. Les indigènes sont pathétiques, mais plus raisonnables et même plus humains que les paysans en France. En accueillant les étrangers, ils semblent beaucoup plus hospitaliers que les Français dont la politesse est artificielle.

Les Tupinambas sont à peu près les hommes qui habitaient dans le jardin d’Eden. Sans péché, ils vivent simplement au paradis avant la chute, sans les maux de la société. Par contre, ils sont anthropophages. Ils tuent leurs ennemis et les cuisent sur le boucan. Tous les membres de la tribu mangent une partie du prisonnier de guerre. Cette cérémonie prouve la puissance de la tribu d’une manière écœurante mais cette buverie démontre aussi le respect pour les ennemis.

Les Français, de l’autre côté, font des choses horribles à leurs voisins. Ces comparaisons résultent probablement des guerres de religion qui commençaient quand Léry est revenu en France.

Son livre révèle que Léry était un homme à la fois ouvert et dogmatique dont les préjugés étaient essentiellement religieux. Il considère le christianisme comme la vérité absolue. Dans le chapitre XVI, il remarque que leur seule croyance religieuse est la peur du diable. Ils ont peur du tonnerre parce que c’est le bruit causé par Aygnan, leur personnification du mal.

Léry échoue à convertir les Tupinambas parce qu’ils ignorent la différence entre le vice et la vertu et nient l’existence de Dieu.

La langue devient un grand problème quand on ne peut pas bien expliquer le divin. En leur enseignant, Léry doit utiliser les gestes et les mots simples. De l’autre côté, il compare les Caraïbes aux prêtres européens qui ont toute la puissance du peuple et vendent les pouvoirs.

Malgré toutes leurs fautes, Léry trouve qu’ils ont les mêmes idées de la résurrection du corps et l’immortalité de l’âme que les chrétiens. De cette façon, les indigènes sont supérieurs aux athées en France.

En résumé, Léry admire les indigènes en même temps qu’ils lui font peur et l’écœurent.

Le romancier Jean-Christophe Rufin a tiré de cet épisode son roman Rouge Brésil (Gallimard, Prix Goncourt 2001). On peut reconnaître l’influence de cette œuvre de Léry sur l’essai de Michel de Montaigne, Les Cannibales. Malgré les similarités du sujet, les deux auteurs ont des buts différents. Montaigne idéalise les indigènes d’une façon abstraite, mais Léry en parle sur la base d'une expérience personnelle.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Rabo de arraia, queixada, meia lua de compasso, rasteira, armada et aú. Tout cela est présent dans N'Golo, vous devez être aveugle pour ne pas voir!
http://www.youtube.com/watch?v=zlqnRIMAtTc